« Faire d'un événement, si petit soit-il, la chose la plus délicate du monde, le contraire de faire un drame, ou de faire une histoire. »

Gilles Deleuze, Dialogues

samedi 3 septembre 2011

Retour... 帰国しました

Arrivée à l'aéroport de Narita, porte d'entrée de Tokyo.
En franchissant la passerelle de l'avion, une bouffée de chaleur moite nous enveloppe, sensation indissociable de l'été. Il fait encore plus de 30°c avec des taux d'humidité très élevés. Au-delà, l'ambiance est tempérée sans excès, et la lumière semble tamisée.
A peine traversé le couloir, sur le premier poteau rencontré, on tombe sur une affiche répétée à de multiples exemplaires dans tout l'aéroport.

Economiser l'électricité... 節電


Dès avril, le gouvernement a annoncé l'effort demandé aux entreprises et à la population pour réduire la consommation d'électricité, effort particulièrement sensible en été où la climatisation est devenue indispensable au confort. L'objectif posé était de 15 à 20 % pour les particuliers, davantage suivant les entreprises.
Setsuden, économie d'électricité, est devenu un mot d'ordre partagé par tous dans un élan général, que les affiches dans tous les lieux publics rappellent (en s'excusant ...) et expliquent (dans les gares et stations, supermarchés, lieux de travail, écoles et universités, ...).

Vers un Japon vert et bleu, transparent et lumineux... 緑と青くて透明で明るい日本へ

L'affiche de Narita est écrite en quatre langues (japonais, anglais, coréen et chinois). Par sa clarté, celle du message et des couleurs choisies, elle donne une impression de transparence et de luminosité qui se veulent rassurantes (Fukushima n'est pas bien loin). Et au-delà de la contingence - faire des économies car seulement 14 réacteurs nucléaires fonctionnent sur 54 - c'est une vision de l'avenir qui est proposée, donc un projet qui sous-entend une volonté. L'image veut montrer que l'on n'est plus dans l'état d'urgence mais déjà en train de dessiner un futur. Ce n'est qu'une image mais elle révèle un état d'esprit.
Le train que j'ai pris pour arriver à Tokyo pendant environ une heure et demie, a traversé dans la nuit vite tombée vers 19h, une ville sombre comme éclairée chichement par de petites loupiotes, mystérieuse. La vision de Paris survolé au moment du décollage vers minuit quand la tour Eiffel joue son effet de flashs pétillants au milieu de la  nappe orange formée par tous les éclairages m'a semblé celle d'un autre monde.
Au final, un peu moins de lumière crue, une climatisation modérée, c'est vivable et même plutôt agréable.



 


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