« Faire d'un événement, si petit soit-il, la chose la plus délicate du monde, le contraire de faire un drame, ou de faire une histoire. »

Gilles Deleuze, Dialogues

dimanche 9 octobre 2011

Encore des cartes mais moins humoristiques... まだマップですけれどもそれほどユーモアがありません

Le ministère de l'Education Nationale et des Sciences vient de publier les cartes de la radioactivité des préfectures de Tokyo et de Kanagawa (autour de Yokohama) venant compléter la cartographie de la région autour de Fukushima diffusée en septembre.
Carte d'ensemble autour de Fukushima



Carte de la métropole de Tokyo

Les relevés ont été faits entre le 14 et le 18 septembre par un hélicoptère qui a mesuré les rayons gamma en passant 10 fois au même endroit, puis en rétablissant par des calculs la valeur à un mètre du sol.
Pas de chance, j'habite à l'est de Tokyo, à droite sur la carte, dans une zone bleu clair, c'est à dire avec des niveaux de radiation de 0,1 à 0,2 microsivert/heure, soit de 0,9 à 1,8 millisivert/an. La limite d'exposition autorisée aux radiations artificielles est de 1 mSv/an en général, 20 mSv/an pour les personnels exposés (les fameux "travailleurs du nucléaire" par exemple), et n'oublions pas que nous en avalons aussi, en quantité inconnue. 
Les normes sont les mêmes qu'en France, et les autorités japonaises essaient de faire admettre une dérogation à celles-ci. Ce qui est commode avec les normes, c'est qu'on les respecte quand tout va bien, et qu'on les change en cas de problème. (EDF fait exactement la même chose avec les limites des rejets radioactifs en rivière en période de sécheresse ; quand la norme ne peut plus être respectée, hop, on fait une dérogation).

 On voit que l'ouest de Tokyo, à gauche sur la carte, se colore de bleu de plus en plus clair, soit 0,2 à 0,5 microsivert/heure. Cela révèle le relief montagneux couvert de forêts, lesquelles sont de véritables capteurs de la radioactivité qui s'entretient car les feuilles tombent, ajoutent leur contamination au sol et le cycle se nourrit lui-même. Tchernobyl a montré que le milieu forestier était particulièrement contaminé et le restait. Le Japon est un pays de forêts, la couverture forestière atteint 68% du territoire national, ce qui devient un problème dans la région de Fukushima, et est inquiétant dans l'ouest de Tokyo.

Par ailleurs, la métropole de Tokyo a effectué des analyses du sol à Shinjuku. Depuis cinq ans des mesures de la radioactivité sont faites, sans détection d'iode 131 ni de cesium 134, et 2 à 3 Bq/kg de cesium 137. Cette année, les résultats sont bien évidemment différents : pas d'iode 131, et 790 Bq de césium (à peu près la moitié de chaque) pour 1 kg de terre sur une épaisseur de 5 cm. Si on fait une conversion avec le facteur 65 proposé par la Japan's Nuclear Safety Commission, on atteint 51 350 Bq par m². Mazette ! On comprend les parents qui hésitent à laisser jouer les petits dans les bacs à sable.

Les conclusions du Ministère sont que les villes de Tokyo et de Yokohama ne présentent pas de "hot spot", points de concentration très élevée, et que les niveaux relevés ne nécessitent pas de décontamination. Même si les mesures calculées à un mètre du sol (contamination de l'air) et relevées dans le sol (contamination de la terre) présentent une grande divergence. 












3 commentaires:

  1. Heureusement, si j'ai bien compris, ton fils n'en est plus à jouer dans les bacs à sable… JCN

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  2. Effectivement, il a 16 ans, mais il joue à "survival game" dans les bois avec ses copains. Sb

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  3. Je reste sans voix
    Sebastien

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