« Faire d'un événement, si petit soit-il, la chose la plus délicate du monde, le contraire de faire un drame, ou de faire une histoire. »

Gilles Deleuze, Dialogues

jeudi 15 mars 2012

Sur les quais de la Seine, le Japon.... セーヌ河岸の古本屋の箱に日本は入っています

La Boîte de bouquiniste n° 31, face à l’Institut de France, au niveau du 17, quai Conti à Paris, ouvre en l'honneur du Japon pendant le Salon du livre, du 17 au 19 mars, et présente une sélection de livres d'artistes, plasticiens et poètes, Manon Gignoux, Emmanuel Guilbert, Marie-Ange Guilleminot, Aki Lumi, Yuki Onodera, Emmanuelle Riva, Ryoko Sekiguchi, d'écrivains aussi, Michaël Ferrrier et Philippe Forest.

Métro Louvre-Rivoli et Pont-Neuf, Bus 24 et 27 arrêt Pont-des-Arts


Une installation dans une boîte de bouquiniste, une façon de faire passer dans l'espace public d'autres choses que commerciales.

mardi 6 mars 2012

Conférence rencontre le 14 mars... 3月14日の講演会

Mercredi 14 mars, à la BULAC, bibliothèque universitaire des langues et civilisations, 65 rue des Grands Moulins, 75 013 Paris, de 18h00 à 19h30 à l'auditorium, a lieu une rencontre autour du thème :
La nature dans la ville japonaise. Carnet de voyage … 
Avec Aleksi Cavaillez, illustrateur et vidéaste, et moi-même en tant qu'architecte et chercheur à l’Université de Waseda à Tokyo.

Voici un résumé de mon intervention :

La nature à Tokyo, des lieux, des saisons et des pratiques

L’histoire urbaine japonaise nous incite à décentrer notre regard pour voir comment la conception et la perception de la nature existent ailleurs et constater que la beauté peut être autre que celles des formes canoniques de la ville occidentale.
« La nature, fondement de la conception du monde au Japon, n’est pas la nature telle quelle, nue. C’est une nature qui a été cultivée tout au long de l’histoire, depuis les temps préhistoriques. Cette conception de la nature a formé le pays entier comme produit d’une civilisation, et la ville en  a représenté l’apogée. » écrit Kawazoe Noboru, historien de la ville et de l’architecture. Il se réfère plus précisément à Edo, capitale politique à partir de 1603, dont la population a atteint un million et demi d’habitants à partir du XVIIIe siècle et qui a véritablement matérialisé une idée spécifique de la nature. L’esthétique paysagère qui s’y est construite et diffusée, est liée à de multiples pratiques sociales qui forment toute une « urbanité en actes ». Basée sur une minutieuse observation du monde matériel et sa perception sensible, l’appréciation de la nature, c'est-à-dire d’une infinité d’éléments, de phénomènes en perpétuels changements, a structuré la vie des habitants selon le rythme des saisons.
A partir de la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 70, les ressources naturelles de Tokyo se sont fortement dégradées. Malgré tout, on peut toujours observer la permanence du cours de la nature dans l’espace urbain et la vie sociale. De nombreuses pratiques, collectives ou individuelles, continuent de se dérouler suivant un calendrier d’événements saisonniers bien connus de tous, et ces conduites ne se réduisent pas à de simples habitudes ou à un folklore. Elles se réfèrent à des symboles, des valeurs, esthétiques notamment, et les transmettent. A travers ces pratiques rituelles, les citadins partagent et conservent une forte intimité avec de nombreux phénomènes naturels même dans une vaste région urbanisée comme celle de Tokyo. Dans la ville actuelle, la reconquête de la qualité de l’environnement et des paysages engagés par de multiples mouvements d’habitants est aussi une forme de réappropriation de l’espace public.
Dans un contexte de ville diffuse, étalée, qui se généralise, le cas de la ville japonaise peut être considéré comme une ouverture pour penser différemment le beau et le bien-être dans la ville.