Tokyo-Paris allers-retours 東京~パリ往復
« Faire d'un événement, si petit soit-il, la chose la plus délicate du monde, le contraire de faire un drame, ou de faire une histoire. »
Gilles Deleuze, Dialogues
jeudi 27 juillet 2017
vendredi 14 juillet 2017
samedi 1 juillet 2017
samedi 24 juin 2017
samedi 17 juin 2017
samedi 3 juin 2017
samedi 27 mai 2017
dimanche 21 mai 2017
jeudi 11 mai 2017
dimanche 30 avril 2017
dimanche 23 avril 2017
jeudi 13 avril 2017
jeudi 6 avril 2017
samedi 1 avril 2017
Un jardin à Tokyo, vu d'en haut
Le 1er avril 2017 平成29年4月1日 Jour de cérémonie d'entrée des étudiants de 1ère année 入学式の日 |
dimanche 5 avril 2015
Terres et vies, la quête de Kurita Kôichi... 色々な土、色々な命、栗田宏一の探究
Intuitivement, Kurita Kôichi a pensé pouvoir découvrir la diversité du monde en voyageant le plus léger possible, afin de mieux percevoir les liens avec chaque milieu.
A l'âge de 13 ans, il va de Tokyo à Kagoshima à l'extrême sud du Japon par un train omnibus en plus de 50 heures.
A l'âge de 24 ans, avec sa compagne il part en Inde et va jusqu'en Grèce en un voyage de 500 jours, où dit-il, tout est toujours différent, intéressant, à chaque moment, un jour comme un an.
Lors de ce périple, il commence à ramasser des pincées de terre qu'il colle sur des cartes postales envoyées à ses amis.
A son retour, il se rend compte que le Japon est tout aussi intéressant, même juste autour de chez lui, et que se trouvent partout les mêmes questions et points communs.
La terre, dit-il, pendant longtemps il ne la voyait pas, car en général nous n'avons pas conscience de sa valeur, mais à force de contacts sensoriels, visuels, tactiles, ... en la parcourant, la terre lui a appris qu'il faisait partie du monde et de la nature.
Une pincée de terre, dit-il, c'est un fragment de notre planète, constitué de minéraux, d'organismes végétaux et animaux qui sous l'action du vent, de la pluie, pendant des siècles, se sont transformés. Les couleurs, les textures changent en fonction des éléments fondamentaux de l'univers. Un peu de terre contient donc une totalité de la matière et des temps. Prendre une poignée de terre c'est saisir en sa main le cosmos.
Kurita parle d'une révélation et d'un émerveillement, suivi d'un désir de transmettre la diversité du monde à travers la beauté et la valeur de la terre.
Son moyen ? Présenter les terres telles quelles, les montrer de façon directe et simple, suivant sa propre expérience.
A partir des années 1990, comme une mission, Kurita entreprend de collectionner des terres de tout le Japon. Pour nous révéler et transmettre leur beauté, et si possible du plaisir, il crée la Bibliothèque des terres. Il fait sa première collecte dans son jardin à Yamanashi et ensuite il parcourt 3218 des 3233 communes du Japon où il a ramassé 35 000 échantillons.
Kurita établit des règles de collecte, toujours les mêmes, afin de déranger le moins possible le milieu. Il repère d'abord les lieux de ramassage avec les toponymes inscrits sur une carte puis ensuite notés sur le sachet avec la date. Il ramasse toujours la même petite quantité prise en surface, au bord des champs, des chemins ou des ruisseaux car c'est la terre des lieux habités par les humains que Kurita collecte.
Après l'accident nucléaire de Fukushima, Kurita a vu avec consternation la mise en oeuvre d'une mesure de "décontamination" qui consiste à gratter la surface des sols radioactifs pour racler une dizaine de centimètres de terre condamnée. Toute cette terre mise dans des sacs, des dizaines de milliers de sacs, doit être jetée car "elle est devenue mauvaise", mais pour Kurita cette situation absurde qui consiste à retirer la terre, donc la vie, du sol révèle que c'est bien l'humain et non la terre qui est mauvais.
Depuis 2004, Kurita est invité régulièrement en France où il fait aussi des collectes autour de ses lieux de résidences, région Poitou-Charente et région parisienne.
L'été 2014, il a réalisé quatre installations dans les vestiges de l'abbaye de Maubuisson, près de Pontoise, intitulées "mille terres mille vies".
Dans la salle du Parloir, il a posé au ras du sol en un cercle chromatique 108 coupelles contenant des terres du Japon mélangées avec de l'eau. A chaque coupelle, une nuance de couleur et un motif de craquelure.
Dans la salle du Chapitre, il a disposé à hauteur de table en un grand ovale 365 flacons de terres du Poitou qui montrent encore une progression chromatique étonnante.
La salle des Religieuses offre un tapis de terres collectées autour de l'abbaye. Chaque terre est disposée en carré sur un papier japonais végétal, comme une offrande, en suivant la progression temporelle de la collecte. Cette installation très simple donne à la fois l'impression d'une grande sérénité mais aussi d'une grande fragilité. Nos gestes, voire nos respirations doivent être mesurés, sinon tout risque de disparaître.
La dernière installation, dans une petite pièce fermée d'une porte, n'est accessible qu'à deux personnes à la fois. Sur un socle, sous une cloche de verre, un seul flacon, muséifié par une mise en scène précieuse.
Si on s'approche, on peut lire sur le flacon un nom, "Innocence", puis dessous "sol de Fukushima, 2011".
Cette terre a été ramassée avant le séisme, le tsunami et l'accident nucléaire, dans le village de Iitate aujourd'hui évacué, qui se trouve dans la zone interdite autour de la centrale de Fukushima.
Pour Kurita, le mot innocence est très ample et renvoie à de nombreux termes japonais mujaki 無邪気, mubôbi 無防備, muku 無垢, mujitsu 無実, muzai 無罪.
Voici une vidéo de 14 minutes montrant la ritualité et la rigueur, la délicatesse et la minutie qui imprègnent la façon de procéder de Kurita, depuis la collecte extérieure (très belles photos de paysages prises par sa compagne-assistante-qu'on-ne-voit-jamais-comme-d'hab) jusqu'aux gestes et positions du corps pour la mise en place finale, avec les différentes étapes de préparation de la terre. D'une idée très simple, Kurita Kôichi a construit tout un procès extrêmement sophistiqué et contemplatif, mais d'une grande proximité.
A l'âge de 13 ans, il va de Tokyo à Kagoshima à l'extrême sud du Japon par un train omnibus en plus de 50 heures.
A l'âge de 24 ans, avec sa compagne il part en Inde et va jusqu'en Grèce en un voyage de 500 jours, où dit-il, tout est toujours différent, intéressant, à chaque moment, un jour comme un an.
Lors de ce périple, il commence à ramasser des pincées de terre qu'il colle sur des cartes postales envoyées à ses amis.
A son retour, il se rend compte que le Japon est tout aussi intéressant, même juste autour de chez lui, et que se trouvent partout les mêmes questions et points communs.
La terre, dit-il, pendant longtemps il ne la voyait pas, car en général nous n'avons pas conscience de sa valeur, mais à force de contacts sensoriels, visuels, tactiles, ... en la parcourant, la terre lui a appris qu'il faisait partie du monde et de la nature.
Une pincée de terre, dit-il, c'est un fragment de notre planète, constitué de minéraux, d'organismes végétaux et animaux qui sous l'action du vent, de la pluie, pendant des siècles, se sont transformés. Les couleurs, les textures changent en fonction des éléments fondamentaux de l'univers. Un peu de terre contient donc une totalité de la matière et des temps. Prendre une poignée de terre c'est saisir en sa main le cosmos.
Kurita parle d'une révélation et d'un émerveillement, suivi d'un désir de transmettre la diversité du monde à travers la beauté et la valeur de la terre.
Son moyen ? Présenter les terres telles quelles, les montrer de façon directe et simple, suivant sa propre expérience.
Installation à l'abbaye de Maubuisson |
Kurita établit des règles de collecte, toujours les mêmes, afin de déranger le moins possible le milieu. Il repère d'abord les lieux de ramassage avec les toponymes inscrits sur une carte puis ensuite notés sur le sachet avec la date. Il ramasse toujours la même petite quantité prise en surface, au bord des champs, des chemins ou des ruisseaux car c'est la terre des lieux habités par les humains que Kurita collecte.
Collection de terres, catalogue |
Depuis 2004, Kurita est invité régulièrement en France où il fait aussi des collectes autour de ses lieux de résidences, région Poitou-Charente et région parisienne.
L'été 2014, il a réalisé quatre installations dans les vestiges de l'abbaye de Maubuisson, près de Pontoise, intitulées "mille terres mille vies".
Dans la salle du Parloir, il a posé au ras du sol en un cercle chromatique 108 coupelles contenant des terres du Japon mélangées avec de l'eau. A chaque coupelle, une nuance de couleur et un motif de craquelure.
Salle du Parloir, 108 coupelles de terres du Japon |
Salle du Chapitre, 365 flacons de terre du Poitou-Charente |
Salle des Religieuses, terres de la région de Maubuisson |
La dernière installation, dans une petite pièce fermée d'une porte, n'est accessible qu'à deux personnes à la fois. Sur un socle, sous une cloche de verre, un seul flacon, muséifié par une mise en scène précieuse.
Innocence |
Cette terre a été ramassée avant le séisme, le tsunami et l'accident nucléaire, dans le village de Iitate aujourd'hui évacué, qui se trouve dans la zone interdite autour de la centrale de Fukushima.
Pour Kurita, le mot innocence est très ample et renvoie à de nombreux termes japonais mujaki 無邪気, mubôbi 無防備, muku 無垢, mujitsu 無実, muzai 無罪.
Voici une vidéo de 14 minutes montrant la ritualité et la rigueur, la délicatesse et la minutie qui imprègnent la façon de procéder de Kurita, depuis la collecte extérieure (très belles photos de paysages prises par sa compagne-assistante-qu'on-ne-voit-jamais-comme-d'hab) jusqu'aux gestes et positions du corps pour la mise en place finale, avec les différentes étapes de préparation de la terre. D'une idée très simple, Kurita Kôichi a construit tout un procès extrêmement sophistiqué et contemplatif, mais d'une grande proximité.
Images d'un livre pour les enfants écrit par Kurita Kôichi, découvrez et faites-le vous-même |
samedi 17 janvier 2015
Piketty arrive au Japon... ピケテイの著作は日本に着いた
Vue hier dans une librairie de Tokyo, la traduction de l'ouvrage de Thomas Piketty "Le capital au XXIème siècle". Celle-ci a nécessité le travail de trois traducteurs dont un économiste, mais semble-t-il à partir de la version anglaise et non de l'original en français. Dommage quand même ! Pourtant, le titre apparaît en français en lettres... d'argent.
Ce livre est sorti le 8 décembre 2014 et il en est déjà à sa septième réimpression au 15 janvier 2015.
Il est déjà accompagné d'une exégèse, écrite par une journaliste économique Takenobu Mieko, "Introduction à Piketty. Lire 'Le capital au XXIème siècle'" avec en bandeau : "Une sonnerie d'alarme pour une société japonaise différente. Que devons-nous apprendre du best-seller qui a fait trembler le monde ?".
Enfin, trembler, pas trop j'espère. Il y a juste 20 ans, le 17 janvier 1995, à 6 heures du matin, Kôbe tremblait pour de vrai.
Et Thomas Piketty vient au Japon en personne pour une série de conférences à la fin de ce mois de janvier.
Mise à jour au 31 janvier 2015 : hier soir, conférence de Thomas Piketty à la Maison franco-japonaise de Tokyo. Salle archicomble, du monde à tous les étages devant des écrans. Et la conférence commence... en anglais.
Piketty a débuté par longuement apologize (s'excuser) de faire cette conférence en anglais alors que des francophones étaient peut-être venus (ben oui quand même), mais il souhaite, dit-il, avoir une plus large audience.
Sauf qu'une traduction simultanée a été prévue, anglais/ japonais et vice-versa et que tous les Japonais présents étaient pourvus de leurs écouteurs, car peu anglophones.
En l'absence de traduction, il est logique qu'une conférence se fasse en anglais, langue de communication la plus partagée actuellement.
Mais comme une traduction simultanée était prévue, le français avait tout à fait sa place, non ? Dommage quand même.
Le principal point retenu par les médias japonais lors de cette conférence : Piketty ne soutient pas la hausse de la TVA prévue par le gouvernement Abe qui l'a déjà faite passer de 5 à 8% l'an dernier avant d'arriver à 10%, voir 12% (au printemps sans doute). Cette hausse est soi-disant justifiée par le coût du vieillissement de la population.
Pour Piketty, la voie est la taxation des revenus élevés, des très riches et de ceux qui héritent, mais pas la TVA.
Lorsque je suis arrivée au Japon en 1988, il n'y avait pas de TVA, le premier taux de 3% a été introduit dans les années 90 sur pression des pays occidentaux, USA en tête, qui promouvaient cette forme de taxe "moderne", son absence au Japon étant une marque d'archaïsme. Moderne peut-être, mais d'abord injuste.
Complément: Thomas Piketty est resté trois jours quatre nuits au Japon, pendant lesquels il a fait 3 conférences et répondu à 14 interviews, dont certaines pour des émissions de télévision d'une demi-heure ou plus. En un mois au Japon, il a vendu 130 000 exemplaires de son ouvrage, en deux mois, plus qu'en deux ans en France. La question des inégalités qui se creusent dans une société fondée pendant des décennies sur une forme d'égalitarisme revendiquée touche en plein dans le mille.
Ce livre est sorti le 8 décembre 2014 et il en est déjà à sa septième réimpression au 15 janvier 2015.
Il est déjà accompagné d'une exégèse, écrite par une journaliste économique Takenobu Mieko, "Introduction à Piketty. Lire 'Le capital au XXIème siècle'" avec en bandeau : "Une sonnerie d'alarme pour une société japonaise différente. Que devons-nous apprendre du best-seller qui a fait trembler le monde ?".
Enfin, trembler, pas trop j'espère. Il y a juste 20 ans, le 17 janvier 1995, à 6 heures du matin, Kôbe tremblait pour de vrai.
Et Thomas Piketty vient au Japon en personne pour une série de conférences à la fin de ce mois de janvier.
Ciel de crépuscule hivernal à Iidabashi... 飯田橋の一月の夕焼け |
Mise à jour au 31 janvier 2015 : hier soir, conférence de Thomas Piketty à la Maison franco-japonaise de Tokyo. Salle archicomble, du monde à tous les étages devant des écrans. Et la conférence commence... en anglais.
Piketty a débuté par longuement apologize (s'excuser) de faire cette conférence en anglais alors que des francophones étaient peut-être venus (ben oui quand même), mais il souhaite, dit-il, avoir une plus large audience.
Sauf qu'une traduction simultanée a été prévue, anglais/ japonais et vice-versa et que tous les Japonais présents étaient pourvus de leurs écouteurs, car peu anglophones.
En l'absence de traduction, il est logique qu'une conférence se fasse en anglais, langue de communication la plus partagée actuellement.
Mais comme une traduction simultanée était prévue, le français avait tout à fait sa place, non ? Dommage quand même.
Le principal point retenu par les médias japonais lors de cette conférence : Piketty ne soutient pas la hausse de la TVA prévue par le gouvernement Abe qui l'a déjà faite passer de 5 à 8% l'an dernier avant d'arriver à 10%, voir 12% (au printemps sans doute). Cette hausse est soi-disant justifiée par le coût du vieillissement de la population.
Pour Piketty, la voie est la taxation des revenus élevés, des très riches et de ceux qui héritent, mais pas la TVA.
Lorsque je suis arrivée au Japon en 1988, il n'y avait pas de TVA, le premier taux de 3% a été introduit dans les années 90 sur pression des pays occidentaux, USA en tête, qui promouvaient cette forme de taxe "moderne", son absence au Japon étant une marque d'archaïsme. Moderne peut-être, mais d'abord injuste.
Complément: Thomas Piketty est resté trois jours quatre nuits au Japon, pendant lesquels il a fait 3 conférences et répondu à 14 interviews, dont certaines pour des émissions de télévision d'une demi-heure ou plus. En un mois au Japon, il a vendu 130 000 exemplaires de son ouvrage, en deux mois, plus qu'en deux ans en France. La question des inégalités qui se creusent dans une société fondée pendant des décennies sur une forme d'égalitarisme revendiquée touche en plein dans le mille.
dimanche 11 janvier 2015
"Amis bien aimés, 大好きなお友達
« Amis bien aimés,
Ma Loulou est partie pour le pays de l'envers du décor, un
homme lui a donné neuf coups de poignard dans sa peau douce.
C'est la société
qui est malade, il nous faut la remettre d'aplomb et d'équerre, par l'amour et
la persuasion.
C'est l'histoire de mon petit amour à moi arrêté sur le seuil de
ses 33 ans.
Ne perdons pas courage ni vous ni moi.
Je vais continuer ma vie et
mes voyages avec ce poids à porter en plus et nos deux chéris qui lui
ressemblent. Sans vous commander, je vous demande d'aimer plus que jamais ceux
qui vous sont proches.
Le monde est une triste boutique, les cœurs purs
doivent se mettre ensemble pour l'embellir,
il faut reboiser l'âme humaine.
Je resterai sur le pont,
je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage.
il faut reboiser l'âme humaine.
Je resterai sur le pont,
je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage.
A travers mes dires, vous retrouverez ma bien aimée, il n'est de vrai
que l'amitié et l'amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des
tristesses; on doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller au
paradis. Ah comme j'aimerais qu'il y ait un paradis, comme ce serait doux les
retrouvailles... En attendant, à vous autres, mes amis d'ici-bas, face à ce qui
m'arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu'un histrion, qu'un batteur
de planches, qu'un comédien qui fait du rêve avec du vent,
je prends la liberté
de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd'hui : je pense de
toutes mes forces, qu'il faut s'aimer à tort et à travers. »
Julos Beaucarne, écrit la nuit du 2 au
3 février 1975 après le meurtre de sa femme par un déséquilibré.
mercredi 30 avril 2014
Une nouvelle variété de plante découverte... 皇居にある植物の新種
Une nouvelle variété d'anémone vient d'être découverte par une équipe de botanistes au sein des jardins du Palais impérial qui se trouve au centre exact de Tokyo.
Au milieu de l'enceinte impériale qui représente quelque 115 hectares dans un périmètre de 6 km, se trouve une aire de 25 hectares laissée à son évolution spontanée, nommée Fukiage.
A l'époque d'Edo, c'était un jardin d'agrément attenant à une résidence. A la suite du grand incendie de Meireki en 1657, dans lequel une grande partie de la ville nouvellement bâtie partit en fumée ainsi que le château du shogun qui venait d'être reconstruit, il fut décidé de réserver cet endroit en tant que bois coupe-feu. Les arbres y sont donc très vieux, certains ont 300 ou 400 ans, autour d'une source qui forme un étang, d'où le nom de Fukiage, Jaillissement.
Au milieu de l'enceinte impériale qui représente quelque 115 hectares dans un périmètre de 6 km, se trouve une aire de 25 hectares laissée à son évolution spontanée, nommée Fukiage.
A l'époque d'Edo, c'était un jardin d'agrément attenant à une résidence. A la suite du grand incendie de Meireki en 1657, dans lequel une grande partie de la ville nouvellement bâtie partit en fumée ainsi que le château du shogun qui venait d'être reconstruit, il fut décidé de réserver cet endroit en tant que bois coupe-feu. Les arbres y sont donc très vieux, certains ont 300 ou 400 ans, autour d'une source qui forme un étang, d'où le nom de Fukiage, Jaillissement.
Page de la NHK qui présente l'information avec une vidéo. |
L'empereur s'est réjoui de cette nouvelle, lui qui conscient de l’intérêt et de la qualité
exceptionnelle de l’environnement à l’intérieur de l’enceinte du palais, a pris l’initiative en 1996 de l’ouvrir à un groupe de chercheurs afin d'effectuer des inventaires de la faune et de la flore. 3
638 espèces d’animaux et 1 366 espèces de plantes ont été répertoriés (plus une !), leurs
évolutions et patrimoines génétiques font l’objet d’études. La nouvelle anémone s'appelle donc en japonais fukiage nirinsô フキアゲニリンソウ, le nom botanique doit être Anemone flaccida var Fukiage. Elle fait 40 à 50 cm de hauteur, et sa fleur blanche s'incline lorsqu'il pleut. Le "centre vide" tel que Roland Barthes avait qualifié le Palais impérial dans son livre L'empire des signes tellement sa nature lui semblait insaisissable se révèle plutôt très habité et bien vivant.
D’abord centre du
pouvoir réel puis symbolique, enceinte interdite et sacrée, le site du château
d’Edo devenu palais impérial est en train de se transformer en sanctuaire
écologique. Du rôle de garant sacré de la prospérité et de la fertilité du pays
(l’empereur conduit toujours chaque année des rites agraires de repiquage et de
récolte du riz), puis symbole de la nation, la figure de l’empereur se
convertit en témoin et veilleur de la biodiversité du territoire. Depuis
l’époque Taishô (1912-1926), il est de tradition que les membres de la famille
impériale se consacrent à l’étude des sciences naturelles, censées éviter les
sujets polémiques ou risqués ayant trait à l’histoire nationale. Cependant,
dans le monde actuel où la question environnementale devient primordiale avec
des implications politiques croissantes, la conduite de l’empereur prend une
signification d’engagement dans le champ social. Comme quoi, il est difficile
d’échapper à la mise en perspective historique de ses actes, surtout si on est
empereur.
Sur ce même sujet de la nature en ville, la chaîne Arte diffuse une série de documentaire Naturopolis, à partir de vendredi 2 mai (Rio de Janeiro), le vendredi 9 mai (New York), le vendredi 16 mai (Paris) et le vendredi 23 mai (Tokyo) pour lequel j'ai "fait du conseil" auprès des réalisateurs.
Pour plus de renseignements, voir sur le site d'Arte le lien suivant.
Pour plus de renseignements, voir sur le site d'Arte le lien suivant.
samedi 5 avril 2014
Une page de publicité pour le Vocabulaire de la spatialité japonaise... 出版の知らせ、日本の生活空間
Si vous vous intéressez au Japon, à la ville, à l'architecture, aux paysages, aux jardins, voici une nouvelle publication qui vous passionnera à coup sûr :
Vocabulaire de la spatialité japonaise
initié et conduit par Philippe Bonnin, aux éditions du CNRS.
J'ai eu le plaisir de participer à ce projet de longue haleine, à cette épopée de 600 pages. L'ouvrage est composé d'une centaine de notices dont chaque entrée est un mot japonais, chose, concept ou dispositif, qui est traduit et expliqué.
Pour ma part, j'ai proposé et rédigé les notices sur termes suivants :
Hachiue, 鉢植え plantes en pot (disposées dans la rue)
Hanami, 花見 célébration des fleurs de cerisiers
Kôen, 公園 parc public
Meisho, 名所 lieu célèbre
Meisho-zue, 名所図会 recueil illustré de lieux célèbres
Mitate, 見立て chose vue comme
Mori, 森 forêt
Satoyama, 里山 territoire et paysage rural
A commander chez votre libraire (pas sur Amazon, hein, pas de blague, on ne rigole pas avec ça) car l'ouvrage qui vient de sortir est déjà en cours de réimpression. Et oui, certains succès sont parfois inattendus et plutôt réconfortants.
Vocabulaire de la spatialité japonaise
initié et conduit par Philippe Bonnin, aux éditions du CNRS.
J'ai eu le plaisir de participer à ce projet de longue haleine, à cette épopée de 600 pages. L'ouvrage est composé d'une centaine de notices dont chaque entrée est un mot japonais, chose, concept ou dispositif, qui est traduit et expliqué.
Pour ma part, j'ai proposé et rédigé les notices sur termes suivants :
Hachiue, 鉢植え plantes en pot (disposées dans la rue)
Hanami, 花見 célébration des fleurs de cerisiers
Kôen, 公園 parc public
Meisho, 名所 lieu célèbre
Meisho-zue, 名所図会 recueil illustré de lieux célèbres
Mitate, 見立て chose vue comme
Mori, 森 forêt
Satoyama, 里山 territoire et paysage rural
A commander chez votre libraire (pas sur Amazon, hein, pas de blague, on ne rigole pas avec ça) car l'ouvrage qui vient de sortir est déjà en cours de réimpression. Et oui, certains succès sont parfois inattendus et plutôt réconfortants.
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